Après avoir parlé des liens entre Stephen King et H.P. Lovecraft la semaine dernière, rencontre aujourd’hui avec Armel Gaulme, auteur des Carnets Lovecraft parus aux éditions Bragelonne.

Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu te présenter ?

Bonjour, je suis un illustrateur qui a fait un peu de tout pendant des années (livres jeunesse, publicité, cinéma, animation). Rarement de gros projets, mais des choses assez variées grâce auxquelle j’ai pu me coller à des techniques différentes. Et puis, pour un tas de raisons, j’ai arrêté de prendre tous les projets qui me tombaient dessus (la peur de ne pas retrouver de commandes ultérieures), et j’ai commencé à faire mes propres projets dans mon coin, sans aucune intention de les publier ; seulement pour le plaisir — un peu obsessionnel — de les mener à bien. A côté de ça, j’enseigne le dessin académique dans une école parisienne, Penninghen.

Tout d’abord, bravo pour ta sélection au Prix Imaginales / Illustration ! J’imagine que tu es plutôt content ? Lovecraft y est bien représenté d’ailleurs avec F. Baranger nommé dans ma même catégorie.

Merci ! Oui, je suis très content, évidemment. Ce premier Lovecraft est un projet personnel, justement. Je dessinais dans le train ou le soir après mes journées de cours. C’est étonannt de savoir que c’est désormais un « vrai » livre et que d’autres suivent.

Tu as réalisé l’affiche pour cette édition 2020 des Imaginales, malheureusement reportée à 2021. Que représentent pour toi les Imaginales ? À quel moment t’ont-ils contacté pour réaliser leur affiche ? Quelles étaient les contraintes ?

Les Imaginales sont un festival que j’adore. Il n’y a rien que je n’aime pas aux Imaginales. Les personnes qui sont en charge du festival sont absolument adorables et pleines de projets. J’ai commencé à y aller il y a trois ans, et j’aime me dire désormais que le mois de mai est celui des bons moments aux Imaginales, celui où je partage beaucoup avec des amis. C’est là que j’ai présenté pour la première fois un livre qui me tient à cœur, « L’homme qui voulut être roi », autre projet personnel m’ayant occupé une dizaine d’années. C’est là que j’ai pu me présenter, tout gêné, à S.T. Joshi, que j’ai pu rencontrer en « vrai » Erik l’Homme dont j’admire le travail, et qui a préfacé un de mes livres ; que j’ai obtenu des dédicaces de Christopher Priest. J’ai pu retrouver John Howe, dont je suis admirateur depuis l’adolescence et que j’avais rencontré chez lui quand j’étais étudiant en plein désarroi, et qui m’avait alors beaucoup aidé avec ses paroles (et qui, là encore, a préfacé un de mes livres de dessins personnels). Enfin, tout est super, aux Imaginales.

Le festival m’a contacté en début d’hiver, je dirais. J’ai une très mauvaise mémoire. Les contraintes étaient surtout dûes aux délais, ce qui n’a pas été simple car c’était une période de grèves de transports compliquée et que j’étais en outre en plein emménagement dans un nouvel appartement. Après, il fallait tenir compte de deux idées : le pays invité (la Russie) et le thème (les frontières). D’où l’idée d’un croisement entre le Château Ambulant et la hutte de Baba-Yaga et de la petite rivière au premier plan. Les espaces neutres nécessaires à l’inclusion d’éléments typograpiques (et la contrainte de pouvoir utiliser l’image à la verticale comme à l’horizontale) étaient un prétexte pour peindre du ciel. Une des choses que j’aime le plus faire. Ce fut l’occasion de refaire une image à la peinture à l’huile sur bois, ce qui ne m’arrivait plus que pour des petites pochades personnelles faites sur le vif pendant les vacances. Je voulais l’image plutôt joyeuse dans ses gammes colorées car, pour moi, Les Imaginales sont un festival très joyeux avant tout.

Question rituelle : comment s’est passée pour toi la première rencontre avec l’oeuvre de H.P. Lovecraft ?

Une amie m’a dit un jour « tu devrais lire Lovecraft, ça te plairait ». Alors j’ai lu Lovecraft et, effectivement, ça m’a plu.

J’étais plutôt peu attiré au départ car j’associais Lovecraft à des dessins que j’avais vu sur les bouquins Pocket SF illustrés par Siudmak. Même s’il m’était arrivé de faire des dessins dans son style (des cathédrales en terre sèche bleutée, des architectures étranges flottant au milieu d’astéroïdes, des choses comme ça), je n’aimais pas spécialement le surréalisme Daliesque de Siudmak ; je trouvais que ça n’allait nulle part, les éléphants rouges en apesanteur flottant au dessus de déserts de terre écaillée, les dômes en ruine et desséchés, tous ces trucs-là. Mais j’achetais énormément de Pocket SF à l’époque car il y avait Philip K. Dick et Tolkien, mes deux héros. Bref, à la fin des livres, il y avait une page en couleur avec quatre vignettes, dont une présentant la « Dark Fantasy » de Lovecraft (ils éditaient une série « les papiers du Lovecraft Club dont j’ai acquis plusieurs volumes depuis) et l’illustration de Siudmak supposée donner envie ressemblait à un blob gluant avec des sortes de pinces évoquant la peau un peu dure d’une gousse d’ail. Si bien qu’alors, je n’avais du tout envie de lire ces trucs-là et je continuais de réunir le maximum de Philip K. Dick d’occasion que je pouvais trouver.

Quand cette amie m’a parlé de HPL, je suis allé chez Joseph Gibert, un repère parisien pour qui veut trouver des livres d’occase, et j’ai acheté la version « J’ai Lu » du Cauchemar d’Inssmouth, avec un dessin bizarroïde de Druillet sur la couv, qui ne ressemblait pas du tout à l’esprit de la nouvelle intérieure.

Qu’est-ce qui t’a plu dans ses textes ?

L’atmosphère. L’impression d’un glissement progressif dans l’imaginaire, un imaginaire ancien, sorti de l’oubli. On partait d’une région réelle des Etats-Unis, on changeait de direction à partir d’une ville imaginaire et on poursuivait par des chemins jusqu’à des lieux tout à fait irréels, mais suffisemment crédibles du fait de ce cadre de départ. J’aimais bien les introductions dans l’esprit « Si les lecteurs du Philadelphia Enquirer avaient lu attentivement une brève de la page 6 du 15 mars 1923, ils auraient appris que la police n’avait trouvé aucune trace de rituels infâmes en arrivant sur place, au lendemain de faits supposés s’être produits dans le village de Newbury Port ». Ce genre de mise place « réaliste » me plaît beaucoup, une sorte d’ancêtre du fameux « Inspiré de faits réels ». Je trouvais un esprit Sherlock Holmes à certaines histoires, mais avec beaucoup plus de choses maudites et de menaces chuchotantes. J’adore ça.

Quel est le texte de HPL qui t’a le plus marqué ?

Je ne sais pas. Dagon me plaît pour sa simplicité. Mais je pense que le Cauchemar d’Innsmouth est celui que je prefère, avec les Montagnes Hallucinées et la Couleur tombée du ciel. L’abomination de Dunwich aussi, très clairement. Le Festival… En fait, il y en a trop qui me plaisent. Je suis plus hermétique, en revanche, aux « Contrées du Rêve ». Je suis plus attaché au Lovecraft « ethnologue », celui qui va fouiller dans les rituels ignobles de villages peuplés de consanguins hideux. Celui de la Nouvelle-Angleterre. J’aime ce cadre et cette époque.

Tu as donc illustré les « Carnets Lovecraft » qui paraissent chez Bragelonne. Comment est né ce projet ? En es-tu à l’origine ?

Je suis à l’origine des carnets de dessins, oui ; mais ce n’était pas censé être publié. C’est Bragelonne qui m’a contacté, grâce à Piéric Guillomeau et Olivier Dombret, que j’ai rencontrés pour la première fois à un vernissage d’Alex Alice. Je dois tout à Olivier Souillé, le directeur de la galerie Daniel Maghen. A ce moment, je passais par une phase extêmement difficile, et pour m’aider à remonter la pente, il avait décidé de me faire dessiner sur place à la galerie, à côté de lui, et de faire deux vidéos dans lesquelles je présentais mes carnets. Bragelonne a réagi à ces vidéos. Mais, globalement, dans tout ce qui m’arrive aujourd’hui, je dois énormément à mon ami Olivier. C’est quelqu’un d’immensément généreux et dynamique. On se connaît depuis très longtemps, maintenant.

Pour faire un résumé rapide, j’avais commencé quand j’étais étudiant un carnet de croquis sur le Cauchemar d’Inssmouth, avec des dessins, de fausses photos anciennes, des tickets de bus, des objets… Presque 18 ans plus tard, je suis revenu à cette idée en commençant par Dagon.

Illustration pour Dagon éditions Bragelonne — source

Il existe actuellement deux volumes : Dagon et La Cité sans nom. Les Rats dans les murs sont annoncés pour le mois d’août (en théorie) et d’après ton compte Instagram, je crois que tu travailles sur la nouvelle Le Molosse ? D’autres sorties dans cette collection sont-elles prévues ?

La cité sans nom- éditions Bragelonne — source

Pour le moment, on va voir comment on s’en sort avec les quatre volumes. Travailler sur les Rats a été difficile car jai voulu m’adapter au format de la collection, et ne pas me répéter. Il y a certains dessins dans ce livre que j’estime être mes meilleurs dessins lovecraftiens.

J’aimerais en proposer d’autres, mais cela ne dépend pas que de moi. J’ai aussi d’autres projets chez mon autre éditeur principal — et super ami — Jean-Christophe Caurette, qui gère Superani en Europe. Superani étant le petit groupes d’artistes réunis autour du dessinateur Kim Jung-Gi, dont j’ai la chance de faire partie.

Tu as commencé ce travail d’illustration de Lovecraft pendant tes études avec le Cauchemar d’Innsmouth. Peut-on espérer un jour voir ces dessins dans un Carnet de Lovecraft ?

Non, jamais, ah ah. Il y a prescription. Certains avaient été publiés à l’époque dans un numéro spécial Lovecraft de la revue Faëries éditée par Nestiveqnen. Mon tout premier « boulot » payé.

Lovecraft citait dans ses lettres et ses textes les artistes qui l’inspiraient : Gustave Doré, Fuseli, Goya … Quels sont les artistes qui t’inspirent ?

Beaucoup. Pour dire les choses simplement, je suis abominablement jaloux de tous ceux qui font des choses que je ne sais pas faire. Et par abominablement jaloux, j’entends le plus souvent immensément admiratif.

Je suis arrivé au dessin par les livres « Art of Star Wars », ensuite par les illustrations de Tolkien. Aujourd’hui, si je devais monter un musée idéal, il y aurait, en vrac : Jeffrey Jones, Dino Battaglia, Alan Lee, James McNeill Whistler, Anders Zorn, Moebius, Chris Van Allsburg, David Levine, Barry Windsor-Smith, Phil Hale, Edgar Degas, George Inness, Thomas Wilmer Dewing, Emil Carlsen, John William Waterhouse, Jules Guerin, Edmund Dulac, Rembrandt Bugatti, Bruno Mallart, etc etc. Enfin des tas de gens dont j’aimerais parler des heures.

Jeffrey Jones — source

Illustrer Dagon ou La cité sans nom dans des carnets qui tiendraient presque dans la poche avec des croquis. Quelle belle idée ! Dans La cité sans nom on se croirait plongé dans les carnets de fouilles d’un archéologue en expédition au début du siècle dernier. L’immersion est totale.

Est-ce que les croquis des artistes qui ont accompagné les expéditions de Napoléon en Égypte, les carnets de Voyage de Delacroix au Maroc ou bien les travaux de Léon Belly te parlent ?

Page du carnet de voyage de Delacroix — domaine public


Copán, Stèle N par Catherwood — domaine public

Oui, bien sûr. Je suis inspiré en priorité par les dessins ethnographiques et d’expéditions des siècles passés. Les dessins de David Roberts, Frederick Catherwood, Karl Bodmer…

Dans Dagon, tes dessins de coraux, de plantes et autres animaux étranges rappellent ces planches zoologiques qu’on pouvait trouver au XIX siècle. As-tu puisé des idées dans ce genre d’ouvrages également ?

Ernst Haeckel / domaine public



Dictionnaire pittoresque d’histoire naturelle et des phénomènes de la nature — source (visible à Verdun)

Oui, tout à fait. Je passe beaucoup de temps en bibliothèque et sur internet à chercher des planches anciennes. Les dessins de Ernst Heckel m’inspirent beaucoup, même si je ne pense pas viser des formes aussi « décoratives ». J’aime que les choses soient belles sans l’être ostensiblement. Peut-être que c’est mal expliqué. Mais disons qu’il y a chez Haeckel une vraie manière de tourner toutes les formes en objets d’arts, certaines ressemblent à des lustres de Murano, ou à des bijoux. Je suis plus attiré par des formes naturelles plus modestes. Je suis fasciné par les formes des microfossiles, par exemple.

Ces masques incroyables, ainsi que les bas-reliefs que tu as dessinés pour Dagon sont-ils le fruit de ton imagination ? Le travail d’ethnologue de ton père t’a-il aidé ?

Les carnets Lovecraft — Dagon — éditions Bragelonne

Oui, pour tout, il y a une base « réelle » qui passe par l’accumulation de documentation venant d’un peu partout. Oeuvres mélanésiennes, objets congolais, vestiges nabathéens, etc. Je compile tout, comme un vrai taré. Et puis j’en tire une sorte de mélange à moi, un peu comme si j’en faisais un « smoothie ».

J’aime me dire qu’on y retrouve des formes qu’on a déjà vues, mais pas sous cetet forme, pas agencées de cette manière. Et pas non plus comme si elles étaient collées artificiellement entre elles, cousues comme les bouts du monstre de Frankenstein. Que le mélange soit « homogène », pas hétéroclite. Comme je disais, j’aime le glissement dans l’imaginaire chez Lovecraft, j’aime cette base « réelle ». En règle générale, j’aime quand on perçoit des empreintes réalistes dans l’imaginaire. Et puis, j’aime me dire que si des dessins de Lovecraft peuvent ensuite donner envie d’aller regarder des œuvres réelles d’Océanie ou d’Amérique du Sud, ce serait super.

Pour rester dans l’inspiration, tu publies généreusement des photos de tes travaux parfois accompagnées de musique. J’avais interrogé Alain Puysségur à ce propos aussi d’ailleurs. Quelle est ta playlist de création ?

Eh eh. J’écoute un peu de tout, sans aucun rapport avec ce que j’illustre. Ma playlist est constituée ainsi, à peu près dans l’ordre des proportions : Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen, The Wallflowers, Green Day, Dandy Warhols, Franz Ferdinand, Aimee Mann, Beatles, Blur, Joe Dassin, Nino Ferrer, Daft Punk…

Je suis un peu monomaniaque. Je peux écouter en boucle une poignée de morceaux pendant des mois d’affilée. Si bien que je bosse surtout avec cinq ou six chansons qui tournent tout le temps : I’m Goin Down, de Springsteen, Wet Sand des Red Hot, Peacemaker de Green Day, Wise Up d’Aimee Mann, Styggo des Dandy Warhols, Memories de Leonard Cohen et « I ‘ve been delivered » des Wallflowers. Quand je travaille, cela me met dans un état de profonde concentration, je chante en même temps que je dessine ; c’est très agréable. Mais j’imagine que cela saoulerait très vite autour de moi.

Lovecraft connaît un regain certain d’intérêt ces derniers temps. Parmi les illustrateurs qui se sont frottés à ses textes, lesquels ont retenu ton attention ?

Gou Tanabe.

Quand j’ai vu son travail, dans une édition américaine de The Hound, je me suis dit instantanément : « Quel connard, il a tout compris. On peut pas lutter ». Je l’ai tout de suite admiré et envié. Il est extrêmement fort.

Les oeuvres de Gou Tanabe sont à retrouver chez Kioon éditions © TANABE Gou 2016 & 2017 KADOKAWA CORPORATION

Dans la postface de Dagon tu cites Night Ocean (un de mes textes préférés de HPL, écrit à 4 mains avec R.H. Barlow) pour ce subtil mélange de mélancolie et de fantastique. Est-que ce genre de texte atmosphérique pourrait t’inspirer un tableau ?

J’aimerais bien, je crois. Mais je ne sais pas encore sous quelle forme. Il y a un silence très péotique dans cette nouvelle. Je la trouve exceptionnellement réussie.

On quitte Lovecraft pour parler Robert E. Howard. Tu as récemment partagé ton travail sur une illustration de Solomon Kane. Tu peux nous parler du projet pour lequel cette aquarelle est destinée ?

Il s’agit d’une édition « luxe » avec un cahier central composé d’illustrations couleur réalisées par plusieurs dessinateurs. Je ne sais pas trop qui participe, sinon mon ami Julien Delval. Avoir un dessin avec lui dans ce livre, cela me fait très, très plaisir.

Dans cette aquarelle, Solomon Kane se tient devant un beau chêne. Il me semble avoir vu passer sur une de tes publication un chêne familial ? Est-ce celui ci ? Si oui, t’arrive-t-il de glisser des éléments du réel, de ta vie quotidienne dans tes dessins ?

Ce n’est pas celui-ci ; ce n’est aucun chêne en particulier. J’ai réuni plein d’images de chênes, et j’ai également dessiné plein de chênes sur le vif par le passé. Dans ces photos, oui, il y avait le fameux chêne des souvenirs familiaux. Je ne copie jamais de photo en soi, car cela m’ennuie, et que je ne sais pas faire. J’utilise les références comme matériau brut que je mélange jusqu’à ce qu’on ne retrouve plus rien des références de base, un peu comme des ingrédients d’une recette de cuisine.

Sinon, oui, bien sûr, je glisse plein de petites choses de ma vie quotidienne dans mes dessins. Déjà, ce que je dessine le plus, ce ne sont pas des illustrations mais ce sont des croquis faits sur le vif, ou des petites idées comme ça. Beaucoup de petits croquis « introspectifs » en fonction de mon état d’esprit. Je dessine également des modèles pour mes cours de dessin, parfois je récupère la pose d’un modèle pour l’inclure dans une image. Dans le livre « BESTiary », il y a plein de petits détails dans les coins qui sont des références personnelles (des gens que je connais, des choses que j’aime…). Sur l’illustration de Solomon Kane, j’ai ajouté des pâquerettes au sol car j’avais vu de très jolies pâquerettes quelques jours plus tôt en revenant de l’hypermarché à vélo. Peut-être un effet du confinement, mais j’avais ressenti le besoin de m’arrêter et d’aller regarder ces jolies petites fleurs, et il me semblait logique de les incorporer dans l’illustration sur laquelle je travaillais alors.

Tu fais partie du collectif Superani. Pourrais-tu le présenter ?

Comme je disais, SuperAni est un collectif né en Corée grâce à HyunJin Kim et Kim JungGi. Ce sont des brutes épaisses dans leur domaine, et quand ils m’ont demandé de les rejoindre, ça m’a scotché. Je ne pense pas vraiment le mériter, hein ; ils sont vraiment ultra gentils. Mon ami Karl Kopinski en fait partie aussi, ainsi que Viktor Kalvachev, Tony Sandoval et le super Frédéric Pillot. SuperAni est une structure qui vise à se soutenir les uns les autes. Il y a un coté « label » de reconnaissance qui est extrêmement flatteur, je ne le cache pas. Cela me donne envie d’être « à la hauteur ».

Quels sont tes projets actuels ?

Je travaille depuis un an sur le design d’une bd de fantasy éditée par Fred Blanchard, scénarisée par Fred Duval et qui sera dessinée par Stéphane Créty. Je fais les dessins conceptuels de l’univers dans lequel se déroule cette super histoire publiée par Delcourt.

Je finis l’édition de luxe de « L’Homme qui voulut être roi » chez Caurette, ainsi qu’une ré-édition augmentée du BESTiary. J’enchaînerai ensuite sur un Artbook chez Caurette et, j’aimerais dans pas trop longtemps, l’adaptation illustrée d’un roman d’H.G. Wells, qui n’est pas La Guerre des Mondes.

Je dois aussi faire une série de dessins pour un projet de série autour de Frankenstein, une version un peu différente.

Et puis finir Les rats dans les murs et entamer Le molosse pour Pieric, chez Bragelonne.

J’ai aussi un projet lointain de roman graphique, mais je suis trop paresseux pour m’y coller réellement maintenant. En tous cas, je dois attendre que les choses mûrissent doucement en moi pour que je me sente prêt car je crois que c’est un bon sujet qui mérite de le faire bien. Un peu comme le H.G. Wells : cela fait des années que j’en rêve, mais je ne suis pas encore prêt.

Un jour, je ressortirai un ancien projet de livre jeunesse de mes cartons.

Et, quand le temps me le permettra, des illustrations des Voyages de Gulliver.

Et ton confinement, tu l’occupes comment ?

Mal. Je déteste l’enfermement, si bien que je ne suis pas aussi productif que je l’aimerais. J’ai besoin de verdure, de bouger. Cela a été une période difficile pour moi.

Bon courage à toi alors pour le retour à la “normale” et merci encore pour toutes ces réponses !

La page Facebook d’Armel Gaulme

Le compte Instagram d’Armel Gaulme

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